[Rue 146]. Incidents sur l’autoroute à péage: comment réagir?
Autoroute à péage, c’est une expression désormais dans le lexique routier au Sénégal. C’est une voie rapide qui permet d’évoluer rapidement contre paiement d’un péage. Il arrive dans ce parcours que des incidents surviennent et il faudra les gérer.
Notez que l’organisation et la fréquentation de l’Autoroute à péage Patte d’oie – AIBD sont réglementées. Le texte pertinent est l’arrêté interministériel n°21918 en date du 13 décembre 2017 qui a donc fait intervenir plusieurs démembrements de l’Etat. Cela veut dire donc que c’est à notre gouvernement qu’il faut demander des comptes.
J’essaierai dans ce billet de relever quelques points qui me semblent utiles en tant qu’usagers
Salam Wa Mbedmi
Vous avez certainement remarqué des aménagements tout au long de l’autoroute à péage avec des « aires de repos » ou « aires de services » avec différentes fonctionnalités. Dans une aire de repos, on trouvera des locaux sanitaires, des points d’eau, poubelles ou des table-bancs. Une aire de services par contre devra comporter une station de service de carburant et une surface de distribution de produits alimentaires accessibles 24h/24.
Je me rappelle qu’après l’ouverture du premier tronçon, la photo d’un charretier arrêté au niveau de la gare avait fait le buzz. J’en avais fais mention dans un billet consacré à la présence des borom sarett dans la circulation routière à Dakar. Ce moyen de locomotion est donc interdit d’accès et de circulation comme d’ailleurs tous ceux qui figurent sur la liste ci-dessous :
- les piétons;
- les personnes à dos de monture;
- les marchands ambulants;
- les animaux, qu’ils soient errants ou introduits dans le réseau par leurs propriétaires auquel cas, ils doivent obligatoirement être tenus de façon à ne pas divaguer. Les animaux errants, sauvages ou domestiques, engageant la sécurité des usagers, seront neutralisés par tout moyen approprié. Les propriétaires, si on les retrouvent, seront responsables de tout dommage causé aux usagers;
- les véhicules à moteur incapables d’atteindre en palier une vitesse de 60 km/h;
- les cycles;
- les véhicules à moteur non soumis à immatriculation;
- les tracteurs et matériels agricoles;
- les matériels lourds de travaux publics à l’exception de ceux transportés sur porte-char ou sous forme de convoi exceptionnel avec escorte;
- les véhicules remorqués à la corde, à la chaîne ou à la barre de fer. En lisant ce pointci-, je me disais que les gars avaient bien contextualisé la réglementation 🙂
A moins d’être sur cette liste d’interdiction, on peut tranquillement emprunter l’autoroute à péage et apprêter sa monnaie.
Préparez la monnaie
Une fois qu’on est engagé, le péage est du quelles que soient les circonstances qui nous ont amené à l’emprunter l’Autoroute. Il est déjà utile qu’aux entrées, des panneaux renseignent sur le débat de la zone payante. Et donc, arriver à la gare avec du « dama diawalé yone yi » ou « j’ai perdu du temps avec l’embouteillage« , etc. ne sauraient prospérer. Les seuls véhicules non soumis au paiement sont ceux destinés aux secours.
Tout usager qui emprunte l’autoroute à péage doit s’assurer de disposer du montant exact avant son règlement. On doit s’assurer de disposer du montant indiqué et surtout vérifier la monnaie rendue car aucune réclamation ne sera acceptée. Un reçu nous sera remis à notre demande à la suite de la transaction mais au cas où nous ne sommes pas en mesure de payer le péage, une alternative existe.
Si je ne dispose pas d’un « moyen de paiement valide », je pourrais, avant de quitter la gare, signer une reconnaissance de dette. Cette constatation de non paiement pourra être effectuée par le personnel en poste sur la base de mes déclarations. Je devrais néanmoins présenter une pièce d’identité ou un certificat d’immatriculation et d’aptitude technique de mon véhicule.
Un double du document me sera remis pour que je puisse opérer le paiement sous huit jours. Nous devons quand même résister à l’envie de fournir des informations erronées ou d’aller au delà du délai imparti. Ces comportements seront assimilables à un refus de paiement tout comme toute utilisation de moyens déloyaux destinés à éviter le péage. Fi nak gniy bourlé péage lagniy wakhal 🙂
Veiller sur votre sécurité et celle des autres usagers
Il se peut qu’en dehors des aires prévues, nous soyons obligés de nous arrêter pour cause de panne par exemple. Puisque les véhicules roulent généralement à grande vitesse, nous devrons prendre des précautions somme toutes élémentaires. En cas de panne donc, pensons à nous ranger au plus près de la glissière de sécurité. Il faut quand envisager d’y rester jusqu’à être en mesure de reprendre une progression normale.
Si l’état de la panne nous en empêche, nous pouvons essayer de joindre le service d’appel d’urgence pour une évacuation. En attendant que la remorque arrive ou en cas d’indisponibilité du service, on peut retourner auprès du véhicule et signaler que l’on est en difficulté. Pour ce faire, il suffira d’actionner les feux de détresse du véhicule et laisser soulevé le capot moteur.
Si disponible, on doit porter un gilet de sécurité haute visibilité lorsqu’on est hors de votre véhicule et surtout nous placer derrière le dispositif de sécurité. Ces mesures sont nécessaire pour notre sécurité et celle des autres usagers de l’autoroute à péage. Suivant la réglementation, les réparations importantes excédant 30 mn sont interdites sur les bandes d’arrêt d’urgence. Le véhicule devra donc être évacué hors de l’autoroute à péage.
J’évoquais plus haut le numéro d’urgence mis en place par SENAC-SA, la société concessionnaire qui gère et exploite l’Autoroute à péage. Le 800 00 20 39 est un numéro vert, donc gratuit, qui devrait pouvoir être utilisé pour toute urgence. En sus et pour palier à son indisponibilité, un service d’assistance routière circule sur l’autoroute. Il peut être sur place dans un délai de 30 minutes à une heure.
Et pour finir
Oui pour finir, je relève un point sur les tarifs des fourrières et remorquages. En cas de fourrière sur l’autoroute à péage, les amendes sont payés par jour: 2000 francs pour un véhicule léger et 4000 francs pour un minibus, un camion ou un bus. Pour le remorquage, il faudra débourser 15 000 F CFA pour un véhicule léger et 30 000 F CFA pour un poids lourds. Fi aussi amoul wakhalé, bo beugué nak ladjal reçu
Je relève enfin qu’un registre destiné à recevoir nos réclamations est (ou doit) être disponible au niveau des gares ou espaces dédiés. Pour soumettre notre complainte, il nous suffit juste de fournir nom, prénoms, téléphone, adresse et motif de la réclamation. Un autre registre supplémentaire devra indiquer la suite à y donner, les contrôles effectués et les recours possibles.
Cependant, rien n’égale le contrôle de son véhicule avant le voyage. Sur ce, n’hésitez pas à partager vos expériences en tant qu’usager de l’autoroute à péage.
Alaaji Abdulaay Sekk
Kéneu si wambedmi